• "Babtous fragiles" et orientalisme niais.

    "Babtous fragiles" et orientalisme niais

    L'Homme blanc, sa technologie et son art de l'amalgame l'ont poussé, au fil des siècles, à exprimer un profond mépris et un manque de respect hallucinant envers les autres peuples. A la veille de l'entreprise coloniale, il a su inventer un effroyable outil de propagande : l'orientalisme. Il s'agissait, à l'époque, de dépeindre le monde oriental d'une manière simpliste et fantasmagorique pour le lecteur occidental, afin de le pousser à soutenir l'impérialisme. Véhiculant des clichés tous plus fallacieux les uns que les autres, cette "science" intellectuellement douteuse a fait des ravages sur les esprits des blancs et a joué pour une bonne part dans le racisme ordinaire que les autres peuples subissent de sa part. 

    Jusqu'à nos jours, ces représentations ridicules et insultantes sont fortement imprégnées dans l'esprit du peuple occidental, et continuent à faire l'objet de productions dites "artistiques" par les blancs, afin de soutenir leurs velléités politiques néo-coloniales et leur ingérence en territoire étranger. Parmi ces représentations, celui de l'Arabe enturbané, sur son cheval pur-sang ou son chameau, qui part à la conquête des autres pays par le glaive et l'épée, aux cris d' "Allahu Akbar". Cette vue de l'esprit a tellement été ancrée dans l'imaginaire collectif occidental, qu'elle devient très efficace aujourd'hui pour faire de n'importe quel personne plus ou moins basanée un potentiel terroriste. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Daech a donné corps à ce fantasme populaire, ce qui explique la cristallisation de la haine qu'il provoque. 

    Beaucoup d'occidentaux rêvent des contes des Mille et une Nuits lorsque l'on évoque pour eux les sociétés arabo-musulmanes : danseuses du ventre, voile et parfum de bois de senthal, harems et narguilé, tentes et camélidés. Les entrepreneurs dans le domaine du tourisme en jouent, et les blancs finissent par se croire en territoire conquis et à l'aise dans leurs baskets puantes en arrivant dans des pays comme le Maroc, la Tunisie ou le Liban. Installés confortablement dans leur siège d'avion, ils s'imaginent déjà les regards échangés avec des potentielles Jasmine, et les ordres qu'ils donneront aux Aladdin. Thé, couscous, merguez, "gâteaux Arabes" tout y passe. Ils se croient tout permis, ce sont les "kings" du désert. Arrivés sur place, il est inutile de dire que le paysage se transforme et la réalité prend forme : ils ne sont pas chez eux, et c'est eux, "la bonne poire". 

    L'ethnocentrisme de l'Homme blanc l'a poussé à mettre tous les peuples en boîte. Les noirs seraient des sauvages qui passent leur temps à danser autour du feu avec pour seul vêtement un pagne de feuilles et un os dans le nez, les hindous seraient des sortes de fakirs flûtistes qui font danser des serpents entre deux taffes de haschisch, les insulaires des vahinés topless qui boivent du lait de coco en dansant sur du zouk, les asiatiques des geishas fardées de blanc aux lèvres pourprées un éventail à la main transportées par des pousse-pousse. 

    Ces représentations humiliantes et terriblement éloignées de la vérité polluent tellement les rapports sociaux que l'Homme blanc finit par être mal aimé du reste du monde. Certains se plairaient même à le représenter comme un gros bouffeur de porc en short et bob avec un appareil photo autour du cou ou un efféminé extravagant et écervelé dont l'unique objectif est d'avoir le plus de conquêtes masculines ou féminines à son actif, représentation dont les blancs sont les meilleurs témoins, lorsque l'on observe les productions musicales de Christoph Willem ou de James Blunt

    Parmi les véhicules de ces insanités, quelques productions cinématographiques notoires : 

    - Prince of Persia, 

    - Indiana Jones, 

    - Iznogoud, 

    - Aladdin, 

    - Astérix et Obélix mission Cléopâtre.

    Quelques chansons mièvres pour "babtous fragiles" :

    - Salma ya salama de Dalida, 

    - Alabina de Alabina, 

    - Aïcha du collabeur Chab Khaled. 

    La meilleure manière pour les blancs de comprendre davantage et d'une meilleure façon les autres peuples serait encore de retirer toute cette poubelle intellectuelle de leur esprit et d'apprendre à voyager autrement que dans un hôtel étoilé où l'on ne quitte sa chambre que pour aller au magasin de souvenirs, et de s'intéresser de façon sincère et poussée aux autres cultures, car la paix sociale en dépend.

    N.B : 

    - La danse du ventre dans sa forme actuelle date des années 30. Elle a été développée en Egypte pour plaire aux occidentaux et pour répondre à la volonté de faire de la ville du Caire la capitale du spectacle. 

    - Le "harem" tel qu'imaginé par les occidentaux - savoir un lieu de perdition et de luxure - n'a jamais existé. C'était plutôt un pensionnat pour femmes, où les hommes étaient interdits d'entrée à l'exception des eunuques qui l'administraient. 

    - Le fakir - tel qu'imaginé par les occidentaux - n'a jamais existé. Il s'agit simplement d'un ascète soufi qui a renoncé aux biens terrestres et matériels et vivant dans la pauvreté et la spiritualité.

    - Jusqu'au début du XIXe siècle, les geishas étaient des hommes qui cultivaient l'art de l'apparence et s'occupaient traditionnellement des salons de thé. 

     


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