• Le problème des racailles.

    Tout Français a entendu au moins une fois dans sa vie parler des "wesh", ces individus que l'on désigne par leur mot favori, qu'ils répètent comme un mantra, sans en connaître le sens, car pour la plupart "beurs" ou "renois" (descendants d'immigrés) qui ne comprennent pas un mot d'arabe ni du dialecte de la langue de leurs aïeux. Plusieurs théories circulent autour de la signification de ce mot, certains misent sur un argot tiré du mot "ouais", d'autres pensent qu'ils signifierait simplement "ça va ?", ce qui est amplement faux. Ce mot, utilisé tout seul, ne veut techniquement rien dire en arabe Algérien dont il est issu, car il signifie "qu'est-ce que". Cela en dit long sur la maîtrise de la langue arabe de ses utilisateurs, qu'on assimile bêtement à des gens de culture "maghrébine". Dans cet article, nous essayerons de faire le tour de la question sur la catégorie de ces individus qui terrorisent une bonne partie de la population Française et qui sont la cible favorite des politicards populistes et racistes : les racailles. 

    Pris en étau par leurs propres fantasmes et mythes, certains Français (peut être même une majorité) mettent  la vulgarité sans nom et la laideur morale des "wesh" sur le compte de la culture de leurs aïeux. Or rien n'est plus scandaleux, quand on pense que ces derniers sont les purs produits d'une France où ils sont nés, où ils ont grandi, où s'est faite leur éducation, et où ils continuent à vivre. Qu'on le veuille ou non, ils sont le produit d'une France qui a ramené leurs grands-parents pour reconstruire ce qui a été détruit par des guerres purement Européennes. 

    Parqués dans ces fameux "ghetto" de la Seine Saint-Denis et d'ailleurs en pleine crise du logement de l'après-guerre, ces derniers se retrouvent alors entre immigrés démunis, entre eux en rupture psychologique et social avec les "Français de souche", qui eux, avaient toujours l'exclusivité des beaux quartiers. Sans rentrer dans les détails de leur mode de vie, il paraissait alors bien plus insalubre que celui des autochtones : c'est ainsi que courbant l'échine pour soulever de la fonte dans les usines, ils ne pouvaient que ressentir un certain sentiment d'ingratitude de la part des ex-colons tenanciers du droit-de-l'hommisme. Les arrières-enfants d'immigrés sont nés dans ce climat de frustration et d'injustice, qu'ils perçoivent très vite (à raison) comme du racisme. 

    L'absence d'écoles aux années 50 a été palliée par la construction rapide de ces dernières, mais le mal dans l'inconscient collectif a été fait : comment enseigner à des gens avec une telle crise identitaire à chanter la Marseillaise, et les louanges d'un pays qui a usé leurs aïeux, qui a pillé les ressources de leurs pays ? Evidemment, il n'y a pas lieu de pleurnicher sur le sort des "racailles", mais il ne faut pas non plus pleurnicher sur le sort de la France : leur mépris des valeurs Françaises n'est pas né ex nihilo, mais bien du fait que les valeurs Françaises leur ont semblé bien méprisables... Ces écoles sont donc devenues de véritables défouloirs, des lieux de catharsis de leur sentiment de frustration à l'encontre de cette France qu'ils méprisent autant qu'elle les a méprisés. 

    Ne voulant pas être Français, ils devaient bien être quelque chose. C'est ainsi qu'une vision mythifiée de leurs "pays d'origine", que leurs aïeux leur racontaient, leur est née : un pays où ils seraient acceptés pour ce qu'ils sont, un pays constitutif de leur identité "originelle". Ca utilise des mots prétendument "arabisants" tels qu'un "glaouis" ou "miskin" mal prononcé, ou même tirés du vocabulaire musulman qu'ils ne maîtrisent aucunement tels que : "starfoullah" au moyen duquel ils expriment leur surprise alors qu'il signifie littéralement "Que Dieu me pardonne", ou encore "sur le Coran" (qu'ils n'ont évidemment jamais lu)... Pour le Français moyen, qui ne connaît de la culture des ex colonies que le couscous-merguez et les danses du ventre, cela sonne particulièrement exotique, et l'effet de rupture culturelle est d'autant plus renforcé, croyant avoir à des purs arabes tout droit sortie du désert... Pour le maghrébin moyen, cela sonne comme un Français qui essaye tant bien que mal de débiter quelques mots en arabe avec un fort accent français pour se donner des airs d'orientaliste. 

    Cette fausse identité "maghrébine" qu'ils se donnent paraît d'autant plus ridicule quand ils mettent les pieds au bled : considérés comme des Français, ils se rendent compte de la plus grande rupture encore qu'ils ont avec les autochtones de leur "pays d'origine" : ils ne comprennent rien à la langue, la culture est bien différente de celle de leur quartier du 93, ils sont désorientés. Le sentiment de frustration et d'absence d'identité se renforce. 

    Puisqu'ils se condamnent à avoir un niveau d'éducation relativement faible et à n'avoir aucun repère identitaire, comment se construire ? C'est là qu'interviennent les "outils de réussite" qu'on leur présente sur un tableau d'argent. Faisons un tour des personnalités "beurs" avec un faible niveau d'éducation les plus connues en France : on voit principalement des footballers... et des rappeurs. Le foot est perçu par la majorité d'entre eux qui n'est pas un as du ballon comme un énième défouloir sur la France : on siffle La Marseillaise, on brandit les drapeaux d'Algérie même lors d'un match qui ne concerne pas cette équipe. Quant au rap, ce n'est pas pour rien qu'il est encensé dans leur milieu : c'est parce que les médias, et ce depuis l'avènement du fameux groupe à nom d'oiseau "NTM", n'a cessé de le leur jeter en pâture comme un symbole de leur profonde identité culturelle. 

    Intéressons nous donc à ce vecteur identitaire et observons rapidement les messages qui y sont véhiculés : 

    - La drogue : comme chacun sait, le lien entre le rap et la drogue est particulièrement impressionnant. On apprend aisément que les plus grands rappeurs connus à l'échelle internationale (de Jay-Z à 50 cent, qui étaient (sont ?) dealers) ont un lien très affectif avec les substances illicites. Le rap Français n'échappe pas à cette règle, et c'est ainsi que sous "la plume" d'un des rappeurs les plus encensés par les médias et des plus connus en France, La Fouine, on peut lire : "dans les poches quelques grammes / j'répand la coke, je suis distributeur comme Wagram"... Les clips sont à l'avenant, où l'on n'hésite pas à afficher des stocks de drogue comme un trophée, tout en faisant le zouave devant la caméra. 

    - Le culte du dieu "argent" : chaînes en or, grosses voitures, liasses de billet... Les signes extérieurs de richesse sont un symbole classique de "virilité" colporté par les rappeurs. A titre d'exemple, Booba se vante  : "tellement de diamants dans ma montre, je ne sais plus quelle heure il est" qu'il faut "un bikini obligatoire pour monter dans (sa) lomborghini" et qu'il sort entre autres d'une "arène avec McLaren neuve", que sa condition est d'avoir "un écran plasma dans les chiottes". 

    - La sexualité débridée : sans mentionner les traditionnelles strip-teaseuses des clip de rap qui gigotent du popotin devant les rappeurs, prenons simplement l'exemple, parmi tant d'autres, de "Lartiste" qui nous apprend qu'il est "polygame, abusé", "qu'il est fatigué de chercher la bonne / c'que j'ai pas chez l'une j'l'ai chez l'autre" et qui nous décrit entre autres quelques joyeusetés comme "ma main sur ton crâne, je relâche la pression (...) ton boule est chargé tout comme mon passé". C'est ainsi qu'un classique du primate qui ne sait pas se tenir, et qui voit les femmes comme un dépotoir est encensé dans ce style de musique. On peut citer aussi Booba qui se vante d' "avoir toujours envie de baiser comme un singe bonobo / une fois qu'elles goûtent à mon pénis, j'ai du mal à m'en débarrasser". 

    - La violence : encore une fois, ceci est de notoriété commune : les rappeurs sont même souvent encensés pour leur casier judiciaire. Donnons cette fois la parole à Kaaris qui nous gratifie de ces paroles très douces : "arrêt du coeur ! Sauvagerie ! Kalash, kalash, kalash dans la mélodie (...) cagoulés, lourdement armés sous la plage arrière, homme à terre, homme à terre". Mais que font les autorités, surtout lorsqu'on sait qu'un homme de 20 ans a été arrêté pour avoir crié "vive la kalash", il y a quelques mois ? Y compris entre eux, les rappeurs se lancent des menaces qui font vibrer leurs fans : c'est ainsi que ce dernier promet à Booba de "l'enculer, lui briser les os et de boire son sang". En effet, la haine et le meurtre sont perçus comme des symboles de "rapport de force viril".

    Après ce rapide topo du ciment culturel des wesh, qui leur est vendu comme constitutif de leur identité, il n'est pas étonnant que les messages véhiculés par le rap trouvent un écho dans la vie réelle. C'est ainsi que brûler les voitures des pauvres, agresser, insulter ne sont pas perçus comme des anomalies, mais des vecteurs d'affirmation de soi, tout comme cela peut être pour un noble de porter une chevalière ou de faire le baise-main aux dames conviés à un rallye... Ou pour l'individu lambda d'avoir un travail "respectable", une petite maisonnette, un chien, une femme, des enfants. Cette inversion de valeurs totale est le fait non pas de l'unique volonté de ces individus, mais surtout d'une surmédiatisation des rappeurs-criminels par les médias. C'est donc aussi perçu par les "wesh" comme leur unique moyen d'expression. 

    Ceci étant dit, nous pouvons résumer le problème des wesh par ces points principaux : 

    - symptôme de rejet : plus ce dernier se manifestera à leur encontre, que ce soit par le discours raciste des tenanciers d'une "France de race blanche" ou de castes de population comme cette chialeuse de Marion-Maréchal Le Pen, ou par les recruteurs qui pratiquent la discrimination à l'embauche, ou même par les contrôles "au faciès" effectués par la police, plus ce sentiment sera fort avec les conséquences qu'on connaît, 

    - crise d'identité : plus on entendra des discours nauséabonds sur le "bilan positif de la colonisation" ou "la déchéance de nationalité", moins ces gens respecteront la France et la considéreront comme leur véritable patrie, 

    - les mauvais sentiments comme palliatif identitaire : plus on enseignera, à travers les médias, que leur unique moyen de se faire remarquer et d'avoir la vie dont il rêvent (en sortant de la misère) est de courir derrière un ballon ou d'être un criminel en puissance, plus ils risquent de l'être. 

    Pour traiter le problème de la "weshitude" agressive, il faut traiter les problèmes à la racine, et non "karshériser" les banlieues. 

    Sur ce, je vous laisse sur une anecdote hilarante (et hallucinante !) dont nous ont gratifié les médias à ce sujet, tentant de nous faire une énième fois passer la pilule islamophobe avec une affaire de short en n'hésitant pas à mentir effrontément.


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